mardi 30 octobre 2012

La Paz Bolivie

Petit retour dans le passé, nous ne vous avions pas encore tout raconté de notre passage en Amérique du Sud. Alors nous allons tenter d'insérer dans notre blog et votre mémoire les morceaux manquants...

Du 7 au 16 Aout 

Après avoir quitté Uyuni et nos hotes Salomé et Benjamin, nous faisons une petite halte de quelques jours près du lac de l'Ojo de Inca à quelques dizaines de kilomètres de Potosi. Malgré un chemin étroit et escarpé, Pistar réussit à nous hisser tout près de cet ancien cratère d'un diamètre de 50m. Nous sommes à 3400m et pourtant nous bénéficions d'une eau à 35°. Nous faisons ici la connaissance d'un couple de voyageurs allemands, Dorothea et Karl en camping-car 4x4. Nous ne le savons pas encore mais nous les reverrons deux fois avant de quitter ce continent. Désormais on parlera de papi Karl. Connaissant notre intention de bientôt rejoindre le Pérou, papi Karl nous dit en français, "nous nous reverrons!" 

Derrière Tim, le cratère forme un rond parfait.


Nous reprenons la route en direction de La Paz que nous atteignons en deux étapes de plusieurs centaines de kilomètres.  
Sur le parking du petit aéroport de La Paz où nous avons décidé de bivouaquer, Javier vient à notre rencontre. Il nous présente Omar qui va nous guider dans la ville et nous aider à faire les courses car nous n'avons en Bolivie quasiment jamais trouvé de commerce digne de ce nom. Omar connait aussi toutes les ficelles pour pouvoir stationner dans les rues de la ville. Il fait surveiller notre Pistar par une mamita et ses enfants qui lavent les voitures pour gagner quelques pièces. Ensuite il nous guidera jusqu'au parking de l'hôtel Oberland, lieu de rencontre de nombreux voyageurs en camping-car. Et là qui retrouvons nous? Papi Karl et Dorothea arrivés quelques jours plus tôt avec un autre couple belge Cindy et Kurt. Nous remercions Omar en l'invitant à partager notre repas. A notre grande surprise, le lendemain, c'est chargé de cadeaux typiques, bonnets, sacs, etc.., qu'il nous rejoint sur sa moto pour prendre le petit déjeuner. 

Merci beaucoup Omar!
C'est bon Tim?

Une fondue immanquable dans l'hotel Oberland! 
Prochaine étape très importante pour nos enfants (particulièrement Tim) qui en rêvent depuis longtemps, le Lac Titicaca qui fait la frontière entre la Bolivie et le Pérou. La route nous oblige à effectuer une traversée d'un bras du lac.Le problème, c'est qu'ils utilisent des barges qui ont plus l'allure de radeaux de fortune...  Episode difficile pour Sylvain qui angoisse à l'idée de voir chavirer le camping-car. Heureusement plus de peur que de mal. 

Pistar en funambule sur le lac Titicaca

Sylvain effrayé par cette traversée...



Etape à Copacabana qui sera notre dernière ville bolivienne. La tradition veut que les véhicules de tout le pays viennent ici se faire bénir et donc protéger. Pour la cérémonie, chaque véhicule est paré de dizaines de guirlandes multicolores. Sans passer par la case bénédiction, notre camping-car a aussi droit à ses colliers de fleurs en plastique, nos gamins adorent! 

Un marché haut en couleurs... 

Le condor présent dans chaque village



Des liasses d'euros porte-bonheur







Les véhicule attendent le prêtre pour la bénédiction. 


Lors de notre bivouac à Copacabana nous retrouvons Cindy et Kurt avec leur très vieux Mercedes de la douane allemande qu'ils ont aménagé pendant plusieurs années. 
Cindy et Kurt

Nous retrouvons aussi et pour la troisième fois la famille Mourichon qui n'a pas du tout suivi le même trajet que nous depuis Buenos Aires. Avec eux, nous partageons notre reblochon chèrement aquit à La Paz dans une tartiflette. Le four de nos amis voyageurs s'en souvient encore...
Ils nous parlent de leur bivouac au nord de la péninsule de Copacabana face à l'Île du Soleil, c'est décidé nous irons là-bas.

Humm...!

Vingt kilomètres de ripio plus loin nous voici vraiement au bord du lac Titicaca. Nous ferons la connaissance de Umberto un jeune garçon qui emmène ses moutons s'abreuver dans le lac et Alberto, instituteur sur l'Île du Soleil. C'est l'occasion pour nous de donner quelques vêtements devenus trop petits pour nos loulous. 


 vs

Nous profitons d'une belle journée pour partir visiter l'île du Soleil. Depuis la péninsule, la traversée ne prend qu'une vingtaine de minutes. L'île est très touristique avec beaucoup de vendeur de souvenirs de qualité douteuse. Des flots de touristes y débarquent en provenance de Copacabana sur des bateaux typiques en roseau. Nous ne visiterons pas les places où avaient lieu des sacrifices d'enfants, ainsi on évite quelque explications et questions embarrassantes de la part de Tim et Angèle... Nous ferons une ascension de quelques centaines de mètre ( à 3600m, quand-même!) pour trouver un petit resto pour déjeuner.
En route pour l'Île du Soleil




A bientôt sur le lac Titicaca mais cette fois-ci du coté péruvien...


vendredi 26 octobre 2012

Des paysages qui ne manquent pas de sel...

Du 29 Juillet au 6 Août

Nous quittons le Chili et San Pedro en passant le Paso de Rama, un col annoncé à 4280m mais où il faut grimper préalablement jusqu'à plus de 4800m. Nous faisons la route avec nos amis Vinciane, David et Natéo. Hé oui, ils sont encore là (ils disent la même chose de nous...).  En quittant la douane chilienne, au pied du col, nous prenons deux auto-stoppeurs, Salomé et Benjamin, elle est équatorienne, il est chilien.

Comme sur le Mont-Blanc!
Tiens, y'a un nouvel autocollant!










Pistar et Ti Van

Photo de groupe à Susques (Argentine)
Après une dizaine de jour avec nos amis belges rencontrés à San Pedro c'est la mort dans l'âme que nous devons nous dire au revoir. Nous partons pour le sud de la Bolivie tandis qu'ils rejoignent Buenos Aires pour leur retour en Europe.

Digestif (sauf pour Vinciane?) après le dernier resto
La frontière bolivienne bien loin d'Ushuaia
Jeu de mots...

Etape à Tupiza

En route pour le salar d'Uyuni, nous faisons une halte dans un hameau loin de toute effervescence touristique. Pourtant très pauvres, c'est d'emblée que les habitants nous proposent d'abord des pommes fraîchement cueillies puis du pain au maïs juste sorti du four en terre. Quel régal!!

 

La jeune bergère nous montre un de ses cabris




4 heures de marche pour rentrer
à la maison alors on s'occupe!
La route de Potosi à Uyuni est un véritable spectacle, les paysages défilent et on ne peut compter le nombre de lamas et de boeufs qui vont et viennent. Ce sont souvent les seuls signes de vie de ces montagnes désertiques. Nous roulons ici à une altitude comprise entre 4200m et 3400m sur 200Km, aussi nous avons une petite pensée pour ceux qui nous ont précédé en camping-car lorsque il y a encore peu de temps cette liaison n'était qu'un chemin de ripio. Ca ne devait pas être de la tarte....


La toute nouvelle route Potosi Uyuni
Nous arrivons dans la petite ville d'Uyuni à la tombée de la nuit. Nous sommes le 2 août, jour de pleine lune. Nos auto-stoppeurs ont un objectif : faire les offrandes à la Pachamama sur le salar d'Uyuni, la plus grande étendue de sel au monde et au clair de lune. Alors, après quelques courses, nous prenons la route du salar. Nous tenterons de faire le plein de gasoil et d'eau sans succès, en Bolivie toutes les stations ferment à 19h00. Le ripio le plus mauvais que l'on ait fait depuis 4 mois nous attend sur 20 km. Il nous faudra une heure et un backchich de 10 sols avant  de mettre les pieds sur ce fameux désert de sel. Hé oui, les pieds, car avant de mettre les roues sur le sel, à la lumière des phares, Benjamin (à pieds nus) et Sylvain vont en reconnaissance sur les bords du salar et ses bassines d'eau ou de boue qu'il faudra absolument éviter. 
Effectivement, les bords du salar sont les zones les plus délicates à négocierPuis nous voilà sur le sel ferme et plat. Nous suivons les traces noires laissées par les innombrables véhicules qui cheminent ici. Nous prenons grâce au GPS la direction d'un vieil hôtel de sel à une dizaine de kilomètres. Sylvain jouera même à couper les phares pour rouler au clair de lune jusqu'à ce que Laetitia lui rappelle que l'on est peut-être pas tout seuls ici et qu'il ne faudrait pas que l'on croise quelqu'un qui fasse la même chose...

Premiers kilomètres de sel

Premier bivouac sur le salar
Nous sommes à 3660m d’altitude. La première nuit est plutôt fraîche, autour des -10°, malgré tout, ça ne fait pas peur à nos deux artistes qui préfèrent dormir au plus près de la Pachamama soit... dehors... à même le sel, juste avec leur sac de couchage! Une nuit blanche quoi!! Brrrr...
Phénomène étrange...


Benjamin maître de cérémonie



















Le Lendemain matin Angèle et Tim visitent l'hotel de sel puis font du vélo et des découvertes!


En selle sur un tatou de...sel



Un terrain de jeu de 12000km2 !


Devinez oû on a trouvé ça ?

Dans un trou où il y a beaucoup d'eau !

Photo magique

Nous prenons ensuite la direction de l’île Incahuasi, 90 km plus à l’ouest. Nous roulons à bonne allure. Pistar fera même une pointe à 100km/h. Mais l’apparition de quelques trous d’environ 50cm de diamêtre nous fera adopter une vitesse de croisière plus raisonnable. L’île Incahuasi est couverte de cactus parfois millénaires et pouvant mesurer jusqu’à 12m de haut.  Le bois de cactus est d’ailleurs le seul bois utilisé ici pour le mobilier et la construction. Nous avons la surprise de découvrir quelques habitations et commerces. Il existe même un dortoir pour les cyclistes de passage. Nous rencontrerons d’ailleurs Fernando qui possède plusieurs livres d’or de témoignages de cyclistes qui passent ici. Souvent appelée « l’île du pêcheur » à tort (car c'est sa voisine), elle est la destination de très nombreuse agences qui organisent des voyages de un à plusieurs jours sur le salar et le sud Lipez, région frontalière entre Bolivie et Chili. Nous dénombrerons jusqu’à 60 véhicules 4x4 de ces agences. Nous ferons d’ailleurs connaissance avec quelques français (et même de Pontarlier) qui sont un peu surpris de voir un camping-car immatriculé en France perdu au milieu du salar. 


Déjeuner sur une table en cactus




Au sommet de l'île Incahuasi



Après s’être ravitaillé avec quelques 20l d’eau potable et très précieuse dans cette région désertique,  nous reprenons la route ou plutôt la piste en direction de l’île du pêcheur : « Isla del Pescado ». La nuit tombe et la lune n’est pas encore levée, c’est alors seulement avec le GPS et une piste très peu marquée que nous nous approchons de cette nouvelle île. Deuxième difficulté, le sel n’est plus aussi plat que la veille, les bords des fameux hexagones de sel sont formés par une dépression qui rend le roulage identique à celui d’une mauvaise tôle ondulée.Notre vitesse descend à 20km/h. On n’est pas rendu !!
Arrivant près de l’île, Laeti n’est pas rassurée lorsque Sylvain veut se rapprocher le plus possible de la terre ferme : « c’est pas assez solide, ça va craquer, on va s’enfoncer… » . Mais Benjamin la rassure : « Laeti, no es hielo, solo es sal !! (ce n’est pas de la glace, c’est seulement du sel) ». Il faut dire que nous ne voyons effectivement plus de traces d’aucun véhicules. On est nulle part et absolument seuls !!! Il faut dire aussi que les craintes de Laeti sont fondées car il peut y avoir jusqu’à 19m d’eau sous l’épaisse croûte de sel et les plus folles histoires de véhicules engloutis sont répandues avec plaisir par les guides locaux. Tout ceci ne nous empêchera pas de dormir d’un sommeil de plomb…Salomé et Benjamin cette fois ci ne se ferons pas prier pour dormir à l’intérieur sous la douce chaleur de notre « calefaccion » qui ne fonctionne finalement pas si mal en altitude. 






Le point noir en bas à gauche c'est Pistar!

Au réveil, on ne dira pas l’heure par respect pour ceux qui bossent, un 4x4 équipé d’une cellule s’arrête près de Pistar. C’est une famille alsacienne rencontrée à San Pedro dix jours plus tôt qui est là. Mais comment est-ce possible dans cet endroit immense, et sans rendez-vous ??
Pour notre deuxième jour sur le salar, nous escaladons l’île du pêcheur pour refaire la cérémonie d’offrande à la Pachamama au sommet de celle-ci. C’est en redescendant que nous verrons une viscacha, sorte de lièvre avec une grande queue enroulée. Puis nous ferons un goûter avec des crèpes et un « cafecito » préparé par Salomé l’équatorienne dans une cafetière italienne... si, si, c’est la vraie vérité.





Comme nous n’avions pas pu faire le plein de gasoil en quittant Uyuni, nous ne prenons pas le risque de passer une nuit de plus sur ce désert froid. Hé oui, notre chauffage fonctionne aussi au gasoil ! Il nous faut aussi assez de carburant pour rejoindre la première station à plus de 100km.


A  oummmmmmmmm !
De retour de notre expédition saline nous passerons encore trois jours dans la petite ville d’Uyuni. Nos hôtes, eux, décident de poursuivre un moment leur route en prenant le train de Uyuni à Oruro. Nous nous donnons rendez-vous à La Paz et gardons le contact par mail. 


Couleurs locales.

"N'oubliez pas que les femmes sont la force de la Bolivie"